Hum Hum revoilà my page !Je pense que j'ai pas besoin de me présenter car je suis un très
très vieuxRespublicain ( mdr )Je suis Hesiode à l'époque
Suli et oui it's me ! Désolé pour le nombre deVents imposés par jours c involontaire !
Petite Méditation:
Quand la Terre encor jeune
était à son
aurore,
Par-delà ces amas
de siècles que dévore
Dans l'espace infini le
Temps, ce noir vautour,
A l'époque où
j'étais rhapsode
en Grèce, un jour
Je quittais, plein de joie,
un bourg de Thessalie.
Là, jeune homme frivole
en proie à ma folie,
Ayant cherché l'abri
verdoyant d'un laurier,
J'avais célébré
Cypre et l'Amour meurtrier
Que Zeus devant son trône
un jour vit apparaître
Triomphant. Mais au lieu
de montrer que ce maître
Des hommes exista dès
le commencement,
Après le noir Chaos,
le Tartare fumant
En la Terre profonde à
la large poitrine,
Même avant l'éther
vaste et la vague marine,
J'avais feint, pour mieux
plaire aux laboureurs grossiers,
Que, doux enfant, exempt
d'appétits carnassiers,
Ignoré d'Échidna
sanglante et des Furies,
Il fût né de
Cypris en des îles
fleuries.
Les vierges, les vieillards
devant leur porte assis
Étaient vite accourus
en foule à mes récits,
Et le pain et le vin ne
m'avaient pas fait faute.
Or je partais chargé
des présents de mon
hôte,
Et sous les oliviers, parmi
les chemins verts,
J'allais d'un pas rapide,
orgueilleux de mes vers.
Comme j'étais entré
dans la forêt qui
grimpe
Mystérieusement au
pied du mont Olympe,
Je vis auprès de
moi, debout sur un talus,
Un homme fier, pareil aux
Géants chevelus
Que la Terre enfanta dans
sa force première.
Son visage était
pâle et baigné
de lumière.
Il touchait de la tête
aux chênes murmurants;
A l'entour, dans les rocs
penchés sur les torrents,
Les noirs rameaux touffus,
en écoutant son ode,
Frissonnaient, et c'était
le chanteur Hésiode.
Les âges à
venir, pour nos regards
voilés,
Pensifs, se reflétaient
dans ses yeux étoilés;
Les tigres lui léchaient
les pieds dans leur délire,
Et les aigles volaient près
de sa grande lyre.
Le devin se dressa dans
les feuillages roux.
Il abaissa vers moi ses
yeux pleins de courroux
Où la nuit formidable
avec l'aube naissante
Se mêlait, et cria
d'une voix menaçante
Qui remplissait les bois
devenus radieux:
Ne fais pas un jouet de
l'histoire des Dieux!
Je m'inclinai, tremblant
et pâle de mon crime.
Il ajouta: Vois-tu la Nature
sublime
Tressaillir? La forêt
fume comme un encens.
Les Immortels sont là
sur les monts blanchissants.
Tais-toi. Laisse l'azur
célébrer leur
louange,
Passant, que ces vainqueurs
ont pétri dans la
fange,
Et qui, faible et tremblant,
sans te souvenir d'eux,
Vas devant toi, soumis à
des besoins hideux,
Sorti de la douleur, né
pour les funérailles,
Et tout chargé du
poids affreux de tes entrailles.
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Hesiode / Suli suli@respublica.fr
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